Selected Paper/ Paper Seleccionado
At the heart of the Ba’Aka culture of Northern Congo: women, guardians of ancestral knowledge and nature.
Au cœur de la culture Ba’Aka du Nord-Congo : les femmes, gardiennes des savoirs ancestraux et de la nature
Abstract (English)
This study deconstructs the homogeneous representation of the Ba’Aka communities of Northern Congo (Republic of the Congo), traditionally perceived through the lens of male hunting and gathering activities. Based on field investigation, this research reveals a division of labor and a specialization of knowledge intrinsically linked to gender within this society (Leacock, 1988). The dominant anthropocentric approach tends to obscure the central role of Ba’Aka women as holders of specific environmental and medicinal knowledge (Howard, 2005).The analysis highlights female expertise in the identification and harvesting of wild yams (Dioscorea spp.), a fundamental food resource. Their in-depth knowledge of plants, lianas, and leaves with therapeutic properties is crucial for obstetrical care (Bicker et al., 2002), including traditional analgesia practices. Beyond technical skills, women play an essential role in the ritual sphere, officiating the blessing of male tools before forest expeditions, underscoring their symbolic influence on extractive activities.
Regarding the management of forest resources, female practices demonstrate a sustainability that contrasts with certain male methods. Honey harvesting by climbing, favored by women, promotes the long-term survival of is bee colonies, unlike tree felling. Women's contribution to community subsistence is evident in their expertise in the selective gathering of Marantaceae leaves, an essential material for the construction of temporary shelters, as well as in the processing of Manihot esculenta tubers. This specific know-how benefits and extends to neighboring Bantu populations.
During low-water periods, when male fishing activities are limited, women perpetuate the ancestral technique of scoop fishing, demonstrating specific hydrological and ecological knowledge. These field observations underscore the vital, yet often underestimated, importance of Ba’Aka women in the management of natural resources, the transmission of indigenous knowledge, and the assurance of collective subsistence.
In conclusion, this research advocates for the explicit recognition and valorization of the role of Ba’Aka women in conservation and sustainable development initiatives. A holistic understanding of socio-environmental dynamics requires the imperative integration of the gendered perspective of knowledge and practices within this community.
(Français)
Cette étude déconstruit la représentation homogène des communautés Ba’Aka du Nord-Congo (République du Congo), traditionnellement perçues à travers le prisme des activités masculines de chasse et de cueillette. S’appuyant sur une investigation de terrain, cette recherche révèle une division du travail et une spécialisation des savoirs intrinsèquement liés au genre au sein de cette société (Leacock, 1988). L’approche anthropocentrique dominante tend à occulter le rôle central des femmes Ba’Aka en tant que détentrices de connaissances environnementales et médicinales spécifiques (Howard, 2005).L’analyse met en évidence l'expertise féminine dans l'identification et la récolte d'iganmes sauvages (Dioscorea spp.), ressource alimentaire fondamentale. Leur savoir approfondi des plantes, lianes et feuilles aux propriétés thérapeutiques est crucial pour l'accompagnement obstétrical (Bicker et al., 2002), incluant des pratiques traditionnelles d'analgésie. Au-delà des compétences techniques, les femmes exercent un rôle essentiel dans la sphère rituelle, officiant la bénédiction des outils masculins avant les expéditions en forêt, soulignant leur influence symbolique sur les activités extractives.
En matière de gestion des ressources forestières, les pratiques féminines témoignent d'une durabilité contrastant avec certaines méthodes masculines. La récolte du miel par escalade, privilégiée par les femmes, favorise la pérennité des colonies d’abeilles, contrairement à l'abattage des arbres. La contribution des femmes à la subsistance communautaire se manifeste par leur expertise dans la collecte sélective des feuilles de Marantaceae, matériau essentiel à l'édification d'habitats temporaires, ainsi que dans la transformation des tubercules de Manihot esculenta. Ces savoir-faire spécifiques bénéficient et s'étendent aux populations bantoues limitrophes.
Durant les périodes d'étiage, lorsque les activités de pêche masculine sont limitées, les femmes perpétuent la technique ancestrale de pêche par écopage, démontrant une connaissance hydrologique et écologique spécifique. Ces observations de terrain soulignent l'importance capitale, mais souvent sous-estimée, des femmes Ba’Aka dans la gestion des ressources naturelles, la transmission des savoirs endogènes et l'assurance de la subsistance collective.
En somme, cette recherche plaide pour une reconnaissance et une valorisation explicite du rôle des femmes Ba’Aka dans les initiatives de conservation et de développement durable. Une compréhension holistique des dynamiques socio-environnementales nécessite impérativement l'intégration de la perspective genrée des savoirs et des pratiques au sein de cette communauté.
Keywords (Ingles)
Deconstruction, Ba'Aka gendered division of labor, Ethnobotany, Sustainable resource management, Ba'Aka indigenous knowledge (Northern Congo)Déconstruction, Division genrée du travail Ba'Aka, Ethnobotanique, Gestion durable des ressources, Savoirs endogènes Ba'Aka (Nord-Congo)
presenters
Gloire Aurelsy LOUYAKO KOUYIDIKILA
Nationality: Congo, Rép.
Residence: France
Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)
Presence:Face to Face/ On Site